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Bienvenue !

Bienvenue dans mon cabinet de curiosités, interstice où vous pourrez parcourir de brèves chroniques de mes écoutes, lectures, déambulations et autres découvertes.
Du fond de l'abri, il vous sera possible de suivre mes bidouillages divers…
Enfin, ce blog est aussi un prolongement de mes cours à l'école des beaux-arts (les cités obscures) et à l'université.
Bonne lecture !

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19 juin 2006 1 19 /06 /juin /2006 21:10

A l'occasion de la soirée Interstice#01, sur laquelle je reviendrai bientôt, j'ai découvert cet étonnant ouvrage. C'est Eric Cordier (jouant ce soir là avec Seijiro Murayama) qui avait apporté avec quelques dizaines de disques et d'autres livres, cet étonnant ouvrage dont il a assuré avec sa compagne la traduction du japonais au français.
L'auteure, Nekojiru, restée anonyme jusqu'à ce qu'elle mette fin à ses jours en 1998, était une jeune artiste talentueuse et torturée...
"Nekojiru Udon 1", ce sont d'étranges histoires de chatons vivant dans un monde où l'absurde et la mort cohabitent, un univers cauchemardesque qu'on pourrai rapprocher de celui développé dans son cinéma par Guy Maddin.
Le style est simple et efficace : un dessin au trait, naïf, soutenu par des trames mécaniques, le tout en noir et blanc. Comme chez Guy Maddin, l'étrangeté est amenée par une utilisation surprenante de la littéralité, une littéralité qui produit des chutes inouïes, souvent perturbantes, mais qui impressionnent de la même manière que nos rêves peuvent parfois nous impressionner.
Les éditions IMHO ont édité deux tomes de Nekojitu, un troisième est à paraître.
Je ne peux que vous recommander vivement la lecture de ces ouvrages !

www.imho.fr
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25 mai 2006 4 25 /05 /mai /2006 16:43
Il y a quelques mois, Bernard Martin (pour le collectif Jazz de Basse-Normandie) m'a proposé de mettre au point avec Patrice Grente, un programme, sorte de mini-festival, qui permettrai chaque année au public caennais de découvrir des musiciens, des poètes et des créateurs d'images inclassables. Cette formule n'est pas sans rappeler le principe des "Après-midi d'Albion", programmés entre 1991 et 1995 par nos soins (le tout dernier "Après-midi d'Albion" eu lieu le 17 juin 1995 à St Lô).
Aujourd'hui le programme est calé, un tout petit peu moins ambitieux que prévu, mais cependant dense, et un peu danse aussi (pour fêter avec légèreté le vingtième anniversaire des éditions cactus).
Au résultat, la Station MIR et la FNAC ont rejoint le projet et nous nous trouvons maintenant associés pour ce programme nommé : "INTERSTICE#01 (rencontre des inclassables)", dont j'ai confié la conception de la communication graphique à Estelle Lecoq.
Vous trouverez ci-dessous le programme, il y en a pour tous les âges (de 3 à 333 ans) et pour tous les goûts. De plus, à l'espace Puzzle, un petit magasin AEIOU sera installé lors du programme en soirée, afin de découvrir aussi des ouvrages édités.


INTERSTICE #01
rencontre des inclassables
le 17 juin 2006, à Caen

Forum FNAC
(entrée libre)
15h - Dragibus
16h - goûter dansant avec Franqo Rythmo aux platines !

Espace PUZZLE
à partir de 20h
(entrée : 5 euros / 7 euros)
Thomas Braichet
Suture (Eric Cordier / Seijiro Murayama)
Andy Guhl
Metafonik (anniversaire cactus)

pour découvrir les invités :
www.dragibus.org
www.larevuex.com
www.kokeko.net
http://andy.guhl.net
www.editions-cactus.com
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25 mai 2006 4 25 /05 /mai /2006 16:19
Je ne résiste pas au plaisir de vous communiquer en avant-première un élément important d'une prochaine parution des éditions cactus : "Zéphir-Artillerie ou la Société des Francs-Péteurs".
Il s'agit de la réédition d'un ouvrage anonyme publié à Caen en 1743 au nom de la Société des Francs-Péteurs, une des nombreuses sociétés savantes caennaises de l'époque.
Les Francs-Péteurs revendiquaient la liberté d'expression, de l'expression sous toutes ses formes, et s'opposaient bruyamment aux préjugés de la société du XVIII ème siècle.
Cet ouvrage passionnant se conclue en musique avec le chant des Francs-Péteurs !
Il n'en fallait pas plus pour nous motiver à rééditer ce livre mythique pour fêter le vingtième anniversaire des éditions cactus.
Pour l'occasion le département héraldique des éditions cactus a reconstitué avec une grande rigueur ce qui aurai pu être le blason des Francs-Péteurs.
Celui-ci, dans sa version brodée, accompagnera l'édition de tête de "Zéphir-Artillerie".

www.editions-cactus.com
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25 mai 2006 4 25 /05 /mai /2006 15:38
Il y a quinze jours j'ai trouvé dans ma boîte aux lettres une jolie Buddha Machine, un surprenant cadeau présenté avec ses deux piles dans une boîte chinoise en carton au graphisme haut en couleurs. Jusqu'alors j'avais lu quelques brèves chroniques sur la chose et n'avais pas bien compris de quoi il s'agissait.
La Buddha Machine du duo chinois FM3 (Christiaan Virant et Zhang Jian) est un petit boîtier permettant d'écouter à l'infini une série de boucles musicales de quelques secondes que l'on peut varier à l'aide d'un interrupteur. En quelque sorte il s'agit d'un album 9 titres, à la fois "source" et "système de diffusion", une œuvre musicale autonome éditée en 300 exemplaires.


Cette Buddha Machine n'est pas sans rappeler l'ouvrage produit en 1983 par Die Tödliche Doris : "Chöre & Soli" contenait 8 petits disques du genre de ceux qui étaient alors utilisés pour les poupées parlantes. Sur ces disques miniatures étaient enregistrées 16 chansons que l'on pouvait écouter grâce au le système de lecture et à la pile livrés avec la boîte.


On peut aussi simplement considérer l'objet comme une boîte à musique contemporaine, puisque l'idée de cet ouvrage est venue aux auteurs en observant d'autres Buddha Machines, celles-ci éditées en grande série, et utilisées dans des temples Bouddhistes par les fidèles pour prier dans une ambiance sonore envoûtante.
Pour certains amateurs cet objets sonne comme une sorte d'anti-iPod, ou encore un iPod low-tech, peut-être peut-on aussi le considérer comme une chinoiserie musicale ?

www.fm3.com.cn
www.die-toedliche-doris.de

Vous pouvez vous procurer la Buddha Machine sur les sites suivants :
www.warprecords.com
www.staalplaat.com

et quelques autres chroniques là :
www.millefeuille.fr
www.rarefrequency.com
www.boingboing.net
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22 mai 2006 1 22 /05 /mai /2006 16:40

L'ouvrage de Metafonik, 16 compositions électroniques réalisées par Kidedo & Klooz à partir des disques cactus (à paraître le 17 juin), est déjà partiellement en ligne à la suite d'une diffusion en avant-première sur Radio Nova le 24 avril dernier.

Voici deux liens pour télécharger l'émission :
http://www.podemus.com/feed/novaplanetcom/2de37206c6d9a1c40f23c293689d33e1/page/2/
http://misc.skynet.be/index.html?l1=entertainment&l2=podcasts&l3=view&feed_id=262&numpage=2

Bonne écoute !!!
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22 mai 2006 1 22 /05 /mai /2006 16:20

Dimanche 14 mai nous sommes passés à la télé, c'était à l'occasion du salon du livre de Caen, où nous étions réunis dans le cadre du collectif AEIOU (Artistes Editeurs Indépendants Obstinément Utopistes). Jean-Pierre Turmel, de Sordide Sentimental; le DDAA au complet, pour représenter Illusion Production; Yannick Lecoeur, de Purée Noire; Fabrice Houdry, pour Papadesign; Isabelle Pellouin, des Petites Manies; Jean-Claude Mattrat, d'Iconomoteur; Amavada, la Station MIR, etc. (au total 20 éditeurs étaient représentés).
A cette occasion Florence Ormezzano était aussi là pour présenter son ouvrage récemment édité par nos soins.
Ce fut un très agréable moment.


renseignements et contact : http://aeiou.over-blog.org
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5 mai 2006 5 05 /05 /mai /2006 20:38
Bonjour,

ci-dessous un article d'un ami amateur de curiosités et activiste, Hervé Le Crosnier, que vous pouvez lire presque quotidiennement en vous inscrivant à sa liste, AIRLIBRE à l'adresse suivante : air@airlibre.org.

En complément de cet article je vous conseille le petit livre d'Eric Hazan, qui vient de paraître chez Raisons d'agir, "LQR - la propagande du quotidien"; un titre en référence à l'ouvrage sur la propagande du III ème Reich de Victor Klemperer, paru en 1947, "LTI, la langue du III ème Reich".
www.raisonsdagir-editions.org

Bonnes lectures !



Bonjour,

Ne sentez-vous pas l'odeur tout autour de vous ?

Particulièrement après avoir marché sur les déjections sarkosiques qui font la une des médias ?

Le discours d'extrême droite du candidat de l'ex "droite républicaine" semble tout droit venu d'une époque que l'on croyait révolue.

Quand on veut "trier" les humains au service d'un "appareil industriel", ça pue les années trente.

Quand on veut mettre dans des camps de transit les familles "clandestines" qui veulent simplement vivre ensemble là où l'un d'entre-eux travaille, ça pue les années trente.

Quand on veut vérifier sur preuve que les mariages inter-raciaux durent longtemps, ça pue les années trente.

Quand on veut créer un "juge pour les victimes" qui est en réalité la mise sous contrôle politique (et médiatique ?) de la justice, ça pue les années trente.

Quand on vous dit de l'aimer ou de le quitter, ce pays dans lequel vous vivez, ça pue très très fort les
années trente.

Quand on veut "choisir" les gens qui peuvent vivre dans un pays, ça schlingue vraiment trop fort les années trente.

Et rappelons-nous que si les "années trente" puent vraiment, ce qui les a suivi ça pue encore plus.

Cette fois, nul ne pourra dire qu'il ne "savait pas".
C'est à la une des journaux, à la télé, ça exude par tous les pores.

C'est dans la fange qui pue que se vautre toute la droite (oui, n'oublions pas non plus ceux qui veulent retirer leur nationalité aux délinquants de couleur, ceux qui veulent rétablir la peine de mort, ceux qui suppriment les allocs quand les enfants crisent, ceux qui veulent fliquer les délinquants dès le berceau, ceux qui ne cessent jamais de critiquer les "intellectuels laxistes"...).

Contre cette odeur, pas d'échappatoire possible.

Il faut les jeter par terre, les mettre hors d'état de nuire.
   
Ca pue trop fort pour qu'on continue à faire comme si de rien n'était. Va falloir se retrousser les manches et s'engager. Ecraser la bête qui renait dans l'oeuf du serpent.

Hervé Le Crosnier
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13 avril 2006 4 13 /04 /avril /2006 19:18

Aujourd'hui est paru, sur le site de la revue EDIT, un excellent article de Tiffany Kleinbeck sur les royaumes d'Elgaland-Vargaland.
Dans le même numéro vous pouvez découvrir, du même auteur, un article sur l'intriguant travail photographique d'Annika von Hausswolff.

www.edit-revue.com
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7 avril 2006 5 07 /04 /avril /2006 08:32
Aujourd'hui j'ai ajouté une rubrique "chroniques de matériel" aux catégories du blog.
Cela pourra servir à partager quelques points de vues et à avancer dans les bricolages divers (puisque le printemps est juste entamé).
Aujourd'hui c'est un casque sur les oreilles que j'écris, précisément celui dont l'image est ci-dessous : l'AKG 27i, un petit casque pliant pour iPod et autres lecteurs portables.

Pour être objectif, je dois vous préciser que je ne suis pas un accroc de la promenade en ville avec un casque sur les oreilles, je suis plutôt "promeneur écoutant", comme dirait Michel Chion, j'aime écouter le paysage que je traverse.
Cependant j'aime bien pouvoir entendre précisement mes musiques favorites lorsque je voyage en train, lorsque je séjourne à l'hotel, ou lorsque je travaille à propos de celles-ci (lire chroniques disques). Aussi je suis un peu maniaque avec mes oreilles !
J'ai un vieil iPod qui n'est pas équipé de télécommande, je n'aime pas les oreillettes, donc j'étais à la recherche d'un petit casque facilement transportable et équipé d'un système de réglage de volume. Il y a quelques années j'avais acheté un casque Sennheiser ainsi équipé. Le son était meilleur que celui des oreillettes de l'iPod mais le casque un peu rigide, et il s'est trouvé rapidement abimé par les aléas du transport, puisqu'il n'était pas pliant, ce qui, en définitive, pose problème.
Récement, en me mettant à vérifier mes informations à ce propos afin de conseiller une amie qui recherchait un mini casque audio, j'ai découvert le AKG 27i, qui semblait correspondre à ses attentes; aussi je l'ai commandé pour vérifier.
En effet, ce casque est pratique, il se range dans un petit étuis souple et sympathique, se plie et se déplie sans problème, et il est vraiment miniature.
C'est ce que l'on appelle un casque fermé (il isole l'auditeur de l'environnement) ses écouteurs sont confortables et s'adaptent précisement à la forme des oreilles.
Le son est de grande qualité (rien à voir avec mon Sennheiser), il est précis, détaillé, profond, très spacialisé et agrémenté de basses de qualité. Son seul défaut, sans doute lié au fait que le casque soit fermé, c'est qu'il manque un petit peu de transparence, de clarté.
Cela étant dit, je pense que pour écouter du mp3 c'est un excellent choix.
Je n'ai pas pu le comparer au casque de référence dans ce domaine qu'est le Koss Porta Pro (ci-dessous), que l'on m'a toujours recommandé, mais pour lequel je n'ai jamais réussi à me décider, faute d'avoir pu l'essayer, faute aussi d'avoir été séduit par l'objet qui me semblait un peu complexe, je dois l'avouer...


Il y a quelques années, je m'étais préoccupé de l'écoute au casque de mes disques et de mes manipulations sonores en studio, et j'avais opté pour un choix que je ne regrette vraiment pas. Il s'agit du casque ci-dessous : le Grado SR80, un casque ouvert, aux allures un peu archaïques, mais qui a l'avantage d'être conçu dans une logique proche de celle d'une marque anglaise de matériel hifi que j'apprécie beaucoup : REGA.


Comme chez Rega, le principe de Grado c'est de proposer un modèle à la forme unique, et de varier dans les qualités de finitions, et donc dans les gammes de prix. Le SR80 n'est pas le premier prix (SR60), mais presque. Malgré son apparence désuète, le Grado est très confortable, on l'oubli rapidement. Quand au son, il est d'une définition remarquable, d'une grande transparence et il a beaucoup de corps. La traduction de l'espace est elle aussi impressionnante, je n'ai aucune critique négative à en faire, même son prix était accessible lorsque je l'ai acheté, il y a quelques années. Les modèles supérieurs sont évidement plus sophistiqués, mais cette fois-ci très honnéreux. L'audiophile ne compte pas !

Pour conclure : si j'ai deux modèles de casques à vous recommander, il s'agit de l'AKG 27i pour votre lecteur portable et du Grado SR80 pour votre chaine hifi. Cependant, si vous êtes vraiment un branleur au look vintage, vous pouvez opter uniquement pour l'encombrant Grado !!!

www.akg-acoustics.com
www.koss.com
www.gradolabs.com
www.rega.co.uk
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26 mars 2006 7 26 /03 /mars /2006 21:02

"… Et rêver du bon côté de la fenêtre contre vents et marées. Pour Thierry Weyd. Amicalement."
C'est la dédicace qui est inscrite sur la pochette du CD "La rencontre", que m'a envoyé François-Xavier Boujard il y a quelques années.
Sur ce disque qui se fini par un "prologue", il y a douze pièces sonores, dont certaines que FX m'avait envoyé quelques années plus tôt sur cassettes audios. J'ai voulu réécouter cet unique CD de FX Boujard il y a quelques jours, et me suis aperçu que celui-ci est aujourd'hui illisible ! impossible de l'écouter sur quelque platine CD que ce soit ! l'enregistrement a disparu.

François-Xavier Boujard et son amie Delphine Aubry m'avaient contacté en 1995 pour m'inviter à l'école de l'image, à Epinal, où ils étaient alors étudiants.
(Il est rare d'être invité dans une école d'art par des étudiants, et il se trouve que cette même année j'avais été invité aussi à Mulhouse dans les mêmes conditions).
En mars 1996 je rencontrais pour la première fois Delphine et FX pour l'exposition, l'atelier et la conférence auxquels ils m'avaient invité là-bas.
Delphine fabriquait des petits livres illustrés sérigraphiés, drôles, mordants et frais; FX faisait de la photo et travaillait le son (il avait d'ailleurs gagné son studio 4 pistes en remportant un concours radiophonique Phonurgia Nova).
A Epinal, je logeais chez François-Xavier avec qui je discutais longuement, précisément (car il était très curieux et attentif aux détails), en buvant beaucoup de café (chaque matin FX préparait une cafetière électrique pleine à ras-bord pour toute la journée). Les parents de Delphine m'avaient aussi invité à dîner chez eux et semblaient impressionnés.
Après ce séjour je me souviens que nous nous téléphonions souvent, et longuement.

Rétrospectivement je me suis aperçu que cette invitation, cette "rencontre" avait été pour moi un moment charnière dans mes expériences artistiques.
L'exposition dont le titre était "L'homme qui habitait ma chambre" fut ma dernière installation dans un lieu d'exposition, alors que pourtant j'en avais été très heureux.
C'est après cette expérience que j'ai décidé de développer d'autres types de dispositifs, plutôt liés à l'idée du concert audiovisuel.

L'année suivante ceux-ci présentaient leurs projets de diplôme de fin de cursus.
Delphine a obtenu son DNSEP avec ses histoires animalières et colorées; FX n'a pu présenter au jury ses pièces sonores et un film pour des raisons qui m'échappent encore (en gros : le jury avait refuser de prendre le temps de visionner et d'écouter son travail).
J'ai eu l'occasion de les revoir lors de passages à Epinal, Delphine m'a fait parvenir de nouveaux livres, FX a continué à m'envoyer des cassettes audio et des photographies.
Ses travaux audiovisuels étaient impressionnants de délicatesse et de justesse; il s'agissait d'un regard très sensible sur le paysage, les individus alentours et ses amis.
Les pièces sonores étaient toujours le lieu de questionnements sur des détails du quotidien, des espaces inquiets, intimistes et parfois vertigineux.
Son film documentaire sur un super-marché, "Le monde à tout prix", dont il m'avait envoyé la maquette, reste pour moi un petit chef-d'oeuvre audiovisuel; c'est avec beaucoup de plaisir que je le projète régulièrement à mes étudiants (à la suite de cet échec scolaire, FX décida de laisser tomber ce projet).
Il continua cependant à réaliser de courtes pièces sonores, toujours très précisément annotées ("à écouter sans basses, ni aiguës rajoutées, dans une relative pénombre", etc.), et à faire de la photographie N&B.
Il créa aussi un label musical, "sous-entendus productions", sur lequel il édita deux ouvrages remarquables : "la journée", de Dominique Petitgand (SP 01), puis "Traverses", de Marc Namblard (SP 02).
Quand à Delphine, elle continua sur sa voie de graphiste, elle a été édité par Olivier Douzou et le Rouergue, mais n'a malheureusement pas réalisé d'autres livres artisanaux miniatures et drôles, comme ceux qu'elle produisait pendant ses études.

Puis le temps et l'éloignement ont dilué nos échanges.
De temps en temps il m'arrivait d'écouter les fragiles cassettes audio de François-Xavier, parfois des amis me demandaient des nouvelles de Delphine et de ses livres.

En octobre dernier j'étais à nouveau invité par l'école de l'image, mais cette fois-ci comme membre d'un jury (ce qui m'était déjà arrivé en 1998); avant de partir j'avais vérifié les coordonnées d'FX et de Delphine, afin de les appeler si je trouvais un peu de temps pendant mon séjour là-bas. Je n'ai pas eu besoin de le faire car j'ai croisé FX au sortir de la session du jury, alors que je prenais un café en compagnie d'une amie. Cela m'a fait grand plaisir, il nous a montré ce qu'il faisait, où en étaient ses projets (il expérimentait la résine, des inclusions photographiques qui généraient des phénomènes visuels étranges), ça avait l'air d'aller pour lui. Je lui ai promis de le rappeler, d'essayer de le revoir le lendemain, avant de quitter Epinal. Pour des raisons absurdes je n'ai pas pu le rappeler le lendemain, mais l'ai croisé une fois encore, puis lui ai promis de lui écrire bientôt. A mon retour j'ai écouté à nouveau ses cassettes et me suis remis au travail.
La semaine dernière cette amie avec qui j'avais rencontré FX à Epinal, venait exposer à Caen. Lorsque je l'ai retrouvé elle m'a appris que FX venait de mettre fin à ses jours. Il avait 34 ans et cela faisait précisément dix ans que nous nous étions rencontré pour la première fois.

Je me demande souvent quel est le bon côté de la fenêtre, la réponse était peut-être sur ce disque amical et muet.
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