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Bienvenue !

Bienvenue dans mon cabinet de curiosités, interstice où vous pourrez parcourir de brèves chroniques de mes écoutes, lectures, déambulations et autres découvertes.
Du fond de l'abri, il vous sera possible de suivre mes bidouillages divers…
Enfin, ce blog est aussi un prolongement de mes cours à l'école des beaux-arts (les cités obscures) et à l'université.
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23 janvier 2008 3 23 /01 /janvier /2008 07:35

Drôle de cheminement que celui qui m'a amené à découvrir la musique de Tying Tiffany !
Cela commence lors d'un séjour à Rome il y a quelques années. Là je découvre en face de notre logement un petit magasin de disques indépendant, ce jour là sort le disque de l'étonnante Miss Violetta Beauregarde : "Evidemente Non Abito A San Francisco", dont le titre retient mon attention. Pour l'occasion celle-ci fera un furieux concert dans l'étroit mètre carré de la boutique (d'après ce qu'elle m'avait écrit plus tard), concert auquel je n'assisterai pas car il aura lieu le jour de mon retour vers la France. Par la suite je découvre que Miss Violetta Beauregarde est membre des Suicide Girls; à ce moment là cette communauté est encore mystérieuse pour moi. Aussi j'essaie de me documenter sur le sujet, notamment en parcourant leur site. C'est là que je découvre en vente deux CD labelisés "SG" (pour Suicide Girls) :  la compilation "Blackheart Retrospective CD" sur laquelle on retrouve quelques références des années 80 (Ministry, NIN, Bauhaus, Echo & the Bunnymen, The Cure, The Cult, Joy Division, Gene Loves Jezebel, Killing Joke, Siouxsie & the Banshees, Skinny Puppy, Nitzer Ebb et Love & Rockets) et "Undercover", l'album de la séduisante et plutôt déshabillée Tying Tiffany !!!


Malheureusement il n'y a pas moyen d'écouter d'extraits du disque, de plus celui-ci est indisponible (et pas encore commercialisé sur iTune Store). J'avoue avoir du mal à imaginer quelle musique peut se cacher derrière cette jolie pochette, et cela m'intrigue !
Quelques jours plus tard une de mes charmantes étudiantes me procure l'ouvrage dans sa version MP3 et je peux enfin découvrir l'électro-spanking (fessée électronique ?) de Tying Tiffany.



La musique de Tiffany, conçue en solo chez elle, et jouée en concert avec un duo d'amis (formation occasionnelle) est à l'image de son auteure : séduisante, dynamique, parfois provocante et toujours d'une grande efficacité.


Les morceaux qui composent l'album sont parfois destructurés (comme "Last Weekend" ou "Telekoma"), très dynamiques (à l'image du tube de l'album : "I'm Not a Peache" ou de "Sugar Boy Sugar Girl"), drôles (le canin "Running Bastard") ou proches de l'ambiance de certains films de David Lynch ("Black Neon").


Dans le même mouvement, et avec la même efficacité, Tying Tiffany développe une image propre : sorte d'icône de la femme moderne de caractère, tatouée et piercée.
Elle mène de front une activité intense : concerts, DJ, animatrice radio, mannequin, actrice, etc.


Il y a peu est sorti le second opus de cette charmante jeune femme : "Brain For Breakfast"; ouvrage dans lequel elle affirme ses qualités de touche-à-tout ainsi qu'une grande intelligence musicale; album sur lequel on peut, entre autre, découvrir un morceau remixé par Pete Namlook ("State Of Mind"). Là encore l'auditeur navigue entre l'humour martial de "Chinga", la mécanique huilée de "I Can Do It", de "I Wanna Be Your MP3" ou encore de "I'd Rather Bet On", les excellents "Satellite", "Shake a Snake"et "Easy Life", "Unstoppable Spanker" qui n'est pas sans évoquer la musique originale des séries télévisées des années 60 et pour finir : le très italien "Pazza".
Là où le drôle de cheminement évoqué ci-dessus nous mène, il y a quelques mois, c'est dans un paysage qui m'est bien plus familier puisqu'il s'agissait d'un festival italien : Netmage 07, où Tying Tiffany participait à un hommage singulier à David Lynch, alors que dans le même programme nous retrouvions Leif Elggren, Carl Michael von Hausswolff, John Duncan, ou encore Oren Ambarchi (tous rois ou citoyens des Royaumes d'Elgaland-Vargaland).
Dans quelques semaines Tying Tiffany entame une tournée en compagnie d'Alec Empire... et vogue le navire !
Cela fait un moment que nous correspondons, aussi Tiffany a accepté de se prêter à une de mes premières interviews, occasion qui m'a permis de vérifier que j'ai bien fait de ne pas tenter des études de journalisme. Je la remercie.


TW :  Quel est ton parcours ? quelles ont été tes activités avant de te consacrer à la musique ? quelles sont elles aujourd'hui, en dehors de la musique ?
TT : Avant je jouais avec mes poupées, mais la musique a toujours fait partie de ma vie; Je suis très curieuse et j'aime explorer les différents styles et cultures. J'aime aussi visionner des tas de films chez moi en dégustant des glaces et en croquant des chips.

TW : Tu es DJ et tu animes une émission de radio : qu'est ce qui motive ces diverses activités musicales ?
TT : J'aime choisir des musiques pour la radio, juste pour les diffuser, sans les commenter, et emmener ainsi l'auditeur dans un voyage à travers la nuit.

TW : Comment en es-tu arrivée à cette formation musicale ?
TT : Je suis tellement paresseuse. j'ai joué dans quelques groupes punk/industriels underground, je n'avais jamais montré ce que je faisais à des labels. Aussi j'ai entamé ma carrière avec le producteur d'un petit label.

TW : Comment composes-tu ta musique ? seule ou avec l'aide du groupe ?
TT : Je prépare ma musique seule sur mon ordinateur portable, puis je bascule les morceaux en studio et travaille sur les arrangements avec mon producteur.

TW : On peut observer que tu apparais comme une icône (pochettes, vidéoclips), cependant derrière Tying Tiffany il y a un groupe plutôt virile.
TT : Ce sont à la fois deux amis et deux grands musiciens, il ne s'agit pas d'une formation typique car ils jouent de multiples instruments avec beaucoup d'énergie. J'aime avoir ce feeling sur scène avec eux.



TW : Et comment sont réalisés tes vidéo-clips ?
TT : C'est un peu étrange, parfois de jeunes réalisateurs m'écrivent : "pourrais-je faire un vidéo-clip pour vous ?". C'est drôle car la plupart ont beaucoup de talent. J'aime la philosophie du DIY (Do It Yourself) et je pense que si vous travaillez avec une bonne équipe, avec laquelle vous avez un bon feeling, les choses se font facilement.

TW : Tu sembles cultiver l'utilisation de stéréotypes (mélodies, rythmes, images, signes) tout en les dynamisant ou en les tournant en dérision. Pourrais-tu m'en dire plus sur ce qui semble être une sympathie pour les archétypes ?
TT : J'aime changer et évoluer, je m'ennuie facilement. Je n'aime pas jouer avec les stéréotypes, si je le fais c'est effectivement par auto-dérision. J'ai un grand sens de l'humour et pour moi il est essentiel de travailler en m'amusant.

TW : J'écoute ton nouvel album : "Brain For Breakfast" depuis quelques jours et j'ai l'impression d'un voyage musical (à travers le temps et les styles), avec humour et dans une grande variété de formes, persiste (comme dans les morceaux "I can do it", "Chinga" ou encore "Satellite"). Peux-tu nous en dire un peu plus sur le disque et certains titres ?
TT : Oui, "Brain For Breakfast" est comme un voyage : je suis toujours impatiente, à la recherche de nouveaux apports, musique, films, livres, magazines, personnes? et de ce qui reste encore inconnu, j'essaie de puiser dans toutes ces sources. Il y a toujours des choses que je capte, qui me surprennent et que j'aime; cela génère de nouvelles rencontres dans mon travail. Les paroles de mes chansons sont souvent inspirées par des choses inhabituelles, par des moment hors-réalité.

TW : Quels sont les artistes que tu apprécies, tous genres confondus ? et pourquoi ?
TT : Il y a tellement d'artistes que j'aime.
Duchamp et Basquiat : le premier pour avoir donné naissance à la notion d'insolite comme état de l'art, et le second pour son art, son âme et sa personnalité singulière.
Cinéma : David Lynch, Peter Greenaway, Lars von Trier et Fellini.
Musique : Pete Namlook, NIN, et bien d'autres encore...


TW : Tu es une icône des Suicide Girls, comment es-tu devenue Suicide Girl?
TT : J'aime beaucoup l'ambiance du site, qui, pour moi, est un reflet du monde de la photographie et de la musique. C'est un site formidable où tu peux trouver des individus avec lesquels tu partages les mêmes idées, et c'est quelque chose de si rare !

TW : Peux-tu m'en dire un peu plus sur EYEROPHANY (l'expérience réalisée l'an dernier à Bologne avec Emiliano Montanari : un "pop hard opera video" conçu par Lorenzo Miglioli en hommage à David Lynch), auquel tu participais ?
TT : Il s'agissait d'une performance vidéo en hommage à David Lynch, dans une facture et avec des ingrédients propres à l'univers des films de David Lynch. Il s'agissait d'une improvisation "live" devant un public conséquent, dans un espace situé à l'intérieur d'un impressionnant château fort médiéval. Pour réaliser la performance David Lynch avait fourni au réalisateur de nombreux rushs de vidéos et de courts-métrages inédits.



www.tyingtiffany.com
http://www.myspace.com/tyingtiffanyy
http://www.virb.com/tyingtiffany

PIG Magazine n°37
http://pigmag.com/it/2006/01/12/tying-tiffany/

interview en italien, assez complète et bien illustrée

TYING TIFFANY // remix contest !!!
http://www.musicaoltranza.net/ttrmx/

lien avec une série de remixes de "Black Neon"

http://suicidegirls.com/girls/Tiffany/

http://www.myspace.com/missviolettabeauregarde
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